Les Dolomites c’est un peu Disney World pour les motards avec des attractions à chaque virages, des courbes parfaites, un bitume excellent, des panoramas à couper le souffle… Bref, notre itinéraire de 250 kilomètres, qui n’emprunte quasiment que des cols à plus de 2000m d’altitude (et sans un bout de ligne droite…) nous promet un grand moment de jouissance sur nos motocyclettes !
Les bagages sont laissés chez nos amis couchsurfers, Carmen et Roland, tant qu’à faire on préfère rouler léger ! Pour une fois le froid et la grisaille semble avoir disparu, place à un ciel bleu azur et des températures (presque) estivales ! Après avoir grelotté pendant 2 jours ce n’est vraiment pas du luxe !
Sur les conseils de Roland nous prenons la route du Plan de Corones (on ne rigole pas…), une petite station de ski peu connue des motards… Et à tort car les paysages sont sublimes, une vallée verdoyante avec des petits chalets typiques autrichiens (il faut aimer les géraniums par contre… C’est un style !), quelques troupeaux, des forêts bien ordonnées (à l’autrichienne toujours)… Un décor apaisant, quasi thérapeutique, qui invite plus à la contemplation qu’à l’arsouille !
Puis les choses sérieuses commencent avec l’arrivée dans le Val Badia et la rencontre avec des hordes de motards allemands. Fini le calme, ici on vient pour rouler ! Les Dolomites sont essentiellement fréquentées par les teutons (nous ne sommes qu’à 3 heures de Munich) et comme les types sont chauvins ça roule essentiellement en Bmw ! Encore désolé pour ce gros clichés, mais très clairement 9 motos sur 10 sont des 1200 GS, j’exagère à peine ! Donc avec nos Yamaha et nos tenues minimalistes (comparées à leurs panoplies Touratech) on passe un peu pour des miséreux ! Mais on ne veut pas se laisser faire face aux prussiens !
Finalement la troupe de GS se révèle moins impressionnante à côtoyer, le motard allemand ayant une fâcheuse tendance à rouler à deux à l’heure… A croire qu’ils sont blasés de tant de virages ! Ce n’est pas notre cas et nous enchaînons les cols (Falzarego, Gardena, Sella…) à un rythme plutôt sportif mais entrecoupé d’innombrables pauses photos… Ici on voudrait s’arrêter tous les 100 mètres tellement tout est beau, avec ces immenses falaises à la roche claire et rougeoyante avec le soleil… Un pur bonheur !
Nous gardons le meilleur pour la fin, Roland nous a parlé d’un col moins fréquenté que les autres car un peu en dehors du circuit « classique »: le passo Giau (2 236 m). Effectivement il y a beaucoup moins de motards que sur les très connus et réputés passo Falzarego et Sella et pourtant c’est probablement la route la plus excitante que l’on ai vu jusqu’à présent !! L’enchaînement de virage est hallucinant, ça ne s’arrête jamais, il n’y en a pas deux pareils et le bitume accroche mieux que sur un circuit de GP ! Ce col ne se gravit pas… Il se prend d’assaut ! Et tout en haut ça brûle la rétine tellement c’est beau… Une vue à 360° sur tous les plus hauts sommets des Dolomites… #contemplation
Mais on ne peut pas parler des Dolomites qu’en citant ses cols routiers, la région a bien plus à offrir… Comme ces innombrables lacs, Fedaia (au pied du glacier de la Marmolada), Misurina, Braies… Autant de pauses photos obligatoires !
Nous rentrons chez nos hôtes après 277 kms de virages… Fourbus mais heureux ! Les Dolomites sont un concentré de plaisir à moto que l’on ne retrouve pas ailleurs, je ne connais pas d’endroits en Europe où l’on peut rouler toute la journée sans croiser la moindre ligne droite, traverser une ville ennuyeuse… C’est pour ça que je parle de parc d’attraction quand j’évoque cette région, ici tout est fait pour le plaisir des motards !
Si vous voulez partir sur nos traces… Voici le tracés Google Maps !
Carmen et Roland nous propose de rester une nuit de plus sur place, ils ont plein d’idées d’itinéraire pour que nous puissions prolonger le séjour… Apparemment il ne manque pas de choses à faire par ici !
Nous partons donc le lendemain vers l’Autriche par des petites routes paumées et typiques comme le Passo Stalle. Ce col possède la particularité d’avoir un sens unique de circulation, gérer par un feu tricolore… En gros toutes les motos attendent en ligne le feu vert en sachant qu’une fois lancé personne ne pourra arriver en face… Ambiance Tourist Trophy garanti !!
Au sommet il y a la vue sur la vallée d’Anterselva et de son lac… Nous sommes sur la frontière avec l’Autriche et ça mérite bien un petit cappuccino !
Les paysages autrichiens s’avèrent moins impressionnant que les Dolomites italiennes. Il n’y a plus ces immenses pics rocheux caractéristiques, le relief est moins accidenté, plus vallonné… En plus la plupart des cols routiers intéressants sont payant et c’est franchement pas donné ! Donc tant qu’à faire il vaut mieux s’attarder en Italie pour s’amuser… Mais nous allons quand même dénicher quelques routes sympas, dans des vallées aux paysages de cartes postales, comme ici à kals am großglockner (à vos souhaits).
C’est l’occasion de prendre le temps dans ce voyage et de se faire une petite pause café-popotte sous une cascade, « posey OKLM » comme disent les (plus) jeunes (que moi)… La liberté du voyage moto…
Après ces pérégrinations autrichiennes nous rentrons chez nos hôtes pour une dernière soirée dans les Dolomites. Carmen et Roland nous ont accueilli à bras ouvert pendant 3 jours et c’est avec beaucoup de regrets que nous nous apprêtons à les quitter… Mais l’aventure doit continuer: cap sur la Slovénie !