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Les secrets du Maquis – 2 – Corsica 2017

Second épisode de l’aventure corse, où nous chercherons à percer les secrets du maquis… Une Terre hostile aux motards où pilotes et machines seront mis à rude épreuve ! Chutes, figures de style plus ou moins volontaires, errances et demi-tours forcés… L’Alta Rocca nous en aura fait voir de toutes les couleurs !

Le jour se lève sur le lac de Talza et notre bivouac. La troupe a beaucoup dormi cette nuit mais la fatigue accumulée de la traversée et d’une journée  de tout-terrain devait être récupérée… C’est donc les batteries rechargées à fond que nous reprenons la route aujourd’hui, dans le secteur de Bonifacio-Porto Vecchio… Entre Terre et Bitume !

Avant de partir vers des routes inconnues il faut d’abord refaire toute la piste qui nous a mené au bivouac car celle-ci est une impasse. Vu le plaisir qu’on a pris la veille à rouler dessus cela n’a rien d’une corvée… Et une fois les pièges identifiés on peut dire qu’on s’est même lâché !

Les traversées de gués sableux… Avec plus ou moins de style !

 

 

 

 

Bilan provisoire des chutes:

Sylvain, Nico et moi : 1

Baptiste: 0 … Mais ça ne saurait tarder !

 

Nous longeons maintenant la rive ouest du lac sur une piste d’une propreté irréprochable… Pas un trou, pas une trace de boue, de sable… Pas un cailloux… Nada ! C’est presque trop nickel et il faut veiller à ne pas se prendre pour Peterhansel dans les lignes droite… Nous ne sommes pas sur un rallye-raid et il ne faudrait pas faire une rencontre malheureuse avec un camionnette de pécheurs !

Le « ride » est jouissif… Et les photos se passent de commentaires…

 

 

 

 

Les conditions se dégradent au fur et à mesure de notre progression. Nous quittons la rive du lac pour les hauteurs et une immersion dans le maquis… Sous un soleil de plomb ! La piste n’est pas d’une difficulté insurmontable mais elle se fait plus cassante et pierreuse… Avec cette sécheresse les organismes sont mis à rude épreuve et il faut multiplier les pauses « hydratation » et « orientation »… Le « guide » (moi-même aujourd’hui) a une lecture de carte un peu aléatoire et j’avoue qu’il y aura quelques demi-tours et hésitations sur le parcours ! Mais dans un tel paysage il est difficile d’entamer notre bonne humeur !

Baptiste nous régalera même d’une belle petite chute à l’arrêt… Le score est de 1 « gamelle » pour tout le monde !

 

 

 

 

Il nous faudra finalement toute la matinée pour nous sortir de ce maquis et rejoindre la mer turquoise à Rondinara… Le lieu rêvé pour un pique-nique et une sieste réparatrice !

 

 

 

 

Mais nous ne sommes pas venu pour jouer les touristes sur la plage et l’appel du maquis est trop fort… Un bref coup d’œil sur la carte nous révèle une piste sur les hauteurs de Porto-Vecchio qui pourrait nous ramener dans les montagnes de l’Alta Rocca… Parfait pour finir la journée !

Sur le papier c’est toujours simple mais c’est une fois sur place que l’on se rend compte des difficultés. Déjà il faut trouver la piste et ce n’est pas toujours une chose aisée… Après il ne faut pas se perdre… Et enfin il faut que le chemin mène quelque part ! On aura tout faut sur ces trois points… Après avoir tourné en rond un certain temps pour en trouver le départ, on naviguera « au pif » sans trop savoir où aller jusqu’à tomber sur un obstacle infranchissable: un glissement de terrain qui a emporté la piste ! Échec complet.

Des corses rencontrés sur place nous confirme qu’il s’agit bien de la bonne route mais qu’il est impossible d’aller plus loin… Sur leur précieux conseil nous faisons demi-tour à regrets mais l’imprévu fait parti du voyage… En tout cas la vue mérite le détour !

 

 

 

 

 

Toutes ces hésitations nous ont mis en retard et c’est au bout d’une journée à rallonge qui nous arrivons au point de bivouac… Fourbu mais heureux de pouvoir profiter d’une bonne Pietra après une longue étape de piste ! Le repos des « guerriers »…

 

 

 

 

Le lendemain commence sur un faux départ et à un arrière-goût de la dernière piste… Nous sommes censés faire le tour d’un petit lac à l’est de Sartène mais un glissement de terrain (encore !) nous barre la route… Il ne faudrait pas que ça devienne une habitude…

 

 

 

 

Demi-tour et cap sur Bitalza, un hameau de vieilles bergeries nichées dans la montagne. Nous n’avions pas prévu d’y aller mais tous les locaux nous ont dit qu’il ne fallait pas rater ça… Et ils avaient raison ! La piste est assez physique en montée, car copieusement garnie de pierres et de galets. Mais, une fois les difficultés passées, on assiste à un spectacle grandiose… Les bergeries en pierres, isolées du reste du monde à 1300 m d’altitude, offrent une vue à couper le souffle… Le temps semble s’être arrêté sur ce sommet de l’Alta Rocca, les lieux sont déserts, paisibles… Un moment magique qui justifie complétement de se faire secouer sur la piste !

 

 

 

 

 

Après l’effort… Le réconfort de la charcuterie Corse !

 

 

 

 

Il est temps pour nous de redescendre (la route est une impasse) et prendre la direction du massif de l’Ospédale.

Une piste sans réelles difficultés comparé aux précédentes… Si ce n’est des ornières profondes qui suivent le ravinement des eaux et qui obligent à être particulièrement vigilant quand à nos trajectoires… Et je crois que Sylvain n’est pas très concentré aujourd’hui !

 

 

 

 

Une erreur de trajectoire, un mauvais réflexe (vouloir sortir « gaz en grand » d’une ornière avec un gros trail surchargé est parfois ambitieux…) et voila la GS de Sylvain qui sort de la piste et fonce tout droit dans le trou !!!

Heureusement plus de peur que de mal, les broussailles ayant amorti le choc et empêché la bête de dévaler la pente… A part une valise tordue et quelques griffures il n’y a de pas de dégâts matériel important. Le pic d’adrénaline laisse vite place à un fou rire et, avec nos petits bras musclés, nous remettons la moto sur le droit chemin.

 

 

 

 

L’état des pistes empire kilomètre après kilomètres, la fatigue s’accroit… Et les réflexes s’émoussent quelque peu. Nico nous fait l’honneur d’un impressionnant « salto avant » avec éjection du pilote, heureusement sans gravité, et je me mets aussi « au tas » en faisant demi-tour dans le sable pour aller les aider…

Une pause est nécessaire pour laisser retomber la pression et repartir sur de bonnes bases, avec une allure plus lente et cohérente avec la fatigue de fin de journée… Qu’importe le style, il faut finir en un seul morceau et tous ensemble.

Heureusement que les paysages aident à relativiser la difficulté.

 

 

 

 

 

Une dernière pause au sommet de la crête, avant de redescendre dans la vallée de Cavu. La fin de la piste sera dantesque… Avec des ornières suffisamment profondes pour y enterrer motos et pilotes, des passages dans des pierriers à nous filer la tremblote jusqu’à la fin de nos jours… Clairement on aura plus rebondi entre les trous et les cailloux que roulé !

La fatigue devient pesante, on roule au radar… Nico chutera deux fois dans une épingle difficile à appréhender… La forêt de l’Ospédale était sublime mais nous sommes soulagés d’en voir la fin !

 

 

 

 

Pas de bivouac pour ce soir mais un vrai camping avec douche, restaurant… Une soirée de luxe pour marquer le milieu du parcours et reprendre des forces ! Les pilotes et les machines ont été mis à rude épreuve, mais heureusement il n’y a pas de bobos ni problèmes mécaniques.

Bilan des chutes:

Nico: 4, maillot jaune du Tour de Corse.

Sylvain: 2, maillot à pois de la « cascade la plus esthétique »

Anto: 2

Babou: 1 … Peut mieux faire !

Demain nous mettrons le cap vers le nord, Bavella, Corte… Et surement d’autres aventures !

 

 

 

 

 

 

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