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Michelin Anakee Wild – Synthèse du Test Longue Distance

J’ai pu tester la dernière référence « trail » de chez Michelin, le très attendu Anakee Wild, au cours de mon « Wild Balkans Tour ». Un mois sur la route à travers 10 pays et 8500 kms de terrains aussi variés que difficile… Soit de quoi me faire une bonne idée des qualités et défauts de ces pneus ! Le test c’est déroulé à travers la région des Balkans qui s’est révélée parfaite pour l’exercice… Un terrain de jeu idéal avec des petites routes viroleuses au bitume plus que glissant, des pistes tantôt remplis de pierres, tantôt de boue… Et deux longues « épreuves » d’autoroute pour mettre à mal la longévité des pneus !

Concernant la pression je me suis scrupuleusement fié aux recommandations de Michelin et de Yamaha pour que le test soit le plus objectif possible. Ces pression sont donc importantes (2.25 bars à l’avant, 2.9 bars à l’arrière) mais je ne les ai jamais modifié en tout-terrain.

 

 

 

 

Ce que je retiens c’est la qualité de fabrication générale du pneu. Il réussit le pari d’être performant dans tous les exercices, on oublie les crampons sur route, il rassure en chemin… En voyage on ne connait jamais l’état des routes à l’avance, ni la météo, et sa polyvalence fait qu’il n’est jamais pénalisant.

Alors bien sûr si la route est mouillée et que vous roulez vraiment fort… Et bien oui il peut glisser un peu, on est pas sur une référence purement routière… Mais, à défaut d’offrir une performance élevée à ce niveau, il se montrera au moins sécurisant. Les routes balkaniques sont les plus glissantes que je connaisse, le goudron est très vieux et complétement « patiné » par le trafic. Sous la pluie on a l’impression de rouler sur du parquet… Alors si j’ai survécu avec les Wild cela prouve leur efficacité !

Sur route sèche il s’avère bluffant, et j’aurai bien du mal à en trouver les limites ! Précision sur l’angle (pour un pneu tout-terrain), stabilité au freinage, bonne accroche même sur un rythme déraisonnable… Il faut vraiment pousser le rythme au point d’appeler ça une « arsouille » pour le mettre en difficulté… Mais qui roulera comme ça avec de tels pneus ?

 

 

 

 

Sur piste, bien sûr, c’est le pied ! L’avant guide et accroche en permanence, l’arrière tracte en toutes conditions… J’ai eu beaucoup de « cailloux » sur mon parcours, plus que de boue, et sa capacité à sortir des pierriers (même les plus instables) m’a bluffé ! Car une machine de 300 kg qui part « en live » dans les pierres… C’est une chute à tous les coups, voir une sortie de route ! Sur un rythme « normal » je n’ai jamais trouvé les limites de son adhérence, il m’a toujours maintenu sur la piste et assuré au niveau sécurité. Il m’aura fallu rouler comme un débile (je n’ai pas d’autre mot) pour le mettre en difficulté, mais en voyage personne n’adopte ce rythme ! Au risque de finir rapidement les vacances à l’hôpital…

Malgré le côté « éprouvant » du voyage pour les pneus, que j’ai testé à des pressions élevées (car recommandées par Michelin) je n’aurai aucune crevasse, arrachement de gomme ou crevaison à déplorer ! Le Wild c’est du béton !

 

 

 

 

Donc des performances dynamiques de haut niveau, un pneu très qualitatif… Mais cela a aussi des contreparties.
La longévité du pneu, par rapport à son profil tout-terrain, est bonne. 8500 kms (sur)chargé et sur tous types de terrain me parait plus que correct, en sachant que l’arrière aura tenu au final 9500 kms et l’avant 13000 kms ! Mais cela peut être léger pour un voyage de très longue distance où le pneu arrière, qui perd en efficacité passé 5000 kms, obligera à de fréquents « arrêts au stand ».
Après son prix est dans la moyenne par rapport à ses concurrents principaux (environ 110€ pour l’arrière dans mes dimensions, prix moyen trouvé sur internet). C’est correct par rapport au niveau de performances, mais élevé pour les gros rouleurs et les « tourdumondistes » pour qui la longévité du pneu arrière serait une contrainte logistique et financière. Dans cette utilisation là on se satisfait souvent de pneus moins performants, mais aussi moins cher et/ou plus endurant.

Enfin c’est un modèle qui demande un rodage important. Sur mon voyage il aura fallu 1500 kms pour effacer quelques sensations désagréable (instabilité sur l’angle, moto qui donne l’impression de tomber dans le virage…) et un bruit important. Pour un long voyage ce n’est pas pénalisant, mais pour celui qui roule peu ou sur une utilisation uniquement « loisir » cela peut être énervant.

 

 

 

 

Pour résumer:

Points positifs:
– Grip sur route sèche difficile à prendre en défaut, à part en roulant comme Rossi…
– Grip sur le mouillé sécurisant
– Feeling et comportement neutre et naturel à la mise sur l’angle (une fois rôdé), freinage,… On oublie le profil du pneu.
– Accroche permanente en tout-terrain, et peu importe le type de sol (cailloux, boues, graviers,…). Sécurité et performance en toutes occasions.
– Longévité raisonnable pour un pneu typé « chemin ».
– Solidité et qualité de fabrication élevée.

Points négatifs:
– Différence d’usure importante entre l’avant et l’arrière, au bout de 8500 kms l’arrière est à remplacer alors que l’avant n’a usé que 25% de sa gomme !

– En tout-terrain, baisse du grip à l’arrière une fois passé les 5000 kms. Rien de rédhibitoire, mais à savoir pour les accros à la performance.
– Rapport prix/longévité défavorable pour les grands rouleurs et voyageurs.

– Nécessite un rodage important, au moins 1500 kms, pour éliminer son bruit très important quand il est neuf et son comportement instable sur l’angle.

8 réflexions au sujet de « Michelin Anakee Wild – Synthèse du Test Longue Distance »

  1. Richard dit :

    Merci pour cette synthèse édifiante !

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  2. GUILLON Hervé dit :

    Le résultat de ton test contredit les retours de copains ayant essayé les WILD:

    Usure exagérée après 3500km

    Tenue de route détestable sur le mouillé = une chute à l’embarquement + une cheville = vacances fourrés.

    7 beaux morceaux de pavés manquant après qq km de pistes caillouteuses.

    MICHELIN aurait donc peut être change la qualité de ses gommes ou tu as bénéficié d’un lot spécial en vue d’un article dithyrambique 😉

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    • xt1200z dit :

      Les conditions dans lesquelles le test c’est déroulé sont clairement affichées dans mes récits, et c’est allé du soft au très hardcore sur route et chemin… Il n’y a pas de triche, les pneus ont bien tenu les 8500 kms et j’en ai été très satisfait. Je doute que Michelin ai un intérêt à produire des pneus juste pour que les blogueurs produisent un feeback positif… J’ai depuis remonté des Wild sur ma moto, acheté avec mes propres deniers, et je n’ai pas senti une différence avec « ceux du commerce » 😉

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  3. Levant david dit :

    Bonjour perso avec mes Wild arrière je n’ai jamais réussi à dépasser les 4000 kms  et c’est vrai que l’avant s’use carrément loin vite.

    Malgré tout je reste fidèle au Wild même si les TIC 80 sont excellents .

    Et pourquoi je préfère les Wild par rapport au Tkt, C’est pour leurs carcassent en  dur car même crevé donc 0 bar ils m’ont permis de rentrer à la maison.

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  4. doche dit :

    Bravo pour le côté rendu.

    Sur ma 800 gsa j’ai fait 4500 km (il aurai pu faire 500 de plus) avec 50 % piste. L’avant est toujours sur la moto avec tout juste moitié usure.

    Bon pneu mixte.

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  5. Jonathan dit :

    Bonjour

    Et merci pour ton retour.

    Pour information tu à monté tes pneus avec ou sans chambre à air ?

    Merci

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    • xt1200z dit :

      Désolé pour la réponse tardive, mon logiciel ne m’avait pas informé de ton commentaire ! Pour répondre à ta question les jantes de ma moto sont tubeless, donc inutile de s’embêter avec des chambres à airs.

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  6. François dit :

    Bonjour,

    Je fini un trip en ISLANDE de 4 semaines, toile de tente, à 2 sur la moto avec une pesé de 500 kg, je possède une 1250 GS Adventure largement équipé par mes soins pour les circonstances possible à vivre dans ce périple. J’ai franchement été conquis par ce pneu Anakee wild avec un bon rodage requis et chauffe, 5000 km sur l’île, route (de vrai râpe à fromage) et piste, cailloux, gravier, sable volcanique, rivière… Aucune crevaison des durs conditions subi, gonflé et maintenu à 2,3bar, adhérence et précision au rdv, aucune chute, le final de ces pneus sera proche des 9000 km pour un intervention final et maintenance de 10000 km avec le même montage de pneu à l’arrière…l’avant peu largement attendre un deuxième tour. Expérience à 100% d’adrénaline…

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