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A la découverte du Caucase – 8 – Le petit Caucase géorgien

Suite à mes diverses chutes et figures artistiques, j’ai bien fait de m’arrêter au premier endroit possible pour bivouaquer et limiter la casse. Quelques fois on provoque soit même les difficultés, une piste « classique » peut devenir un véritable piège avec la fatigue et la déconcentration de fin de journée… Une bonne nuit de sommeil, un peu de repos au bord d’une rivière… Et me voila d’attaque pour ma dernière journée de route en Géorgie ! Aujourd’hui je mets le cap sur les montagnes du sud du pays, vers le parc national de Borjom-Kharagauli et l’Adjarie !

 

 

 

Finalement j’étais presque au bout de mes peines hier quand j’ai décidé de m’arrêter, le reste de piste qu’il me restait à parcourir était très court et sans grande difficulté. C’est donc avec les deux roues sur le bitume que je rejoins Sairme, une station thermale réputée du pays. Ici on comprend vite qu’il s’agit d’un lieu de villégiature plutôt destiné à la bonne société, il n’y a que de belles voitures, de grands hôtels, tout y est propre et bien rangé… On est bien loin des villages géorgiens que j’ai pu traverser récemment !

L’ambiance mondaine n’est pas faite pour moi alors je préfère poursuivre ma route à travers les bois, là où le bitume n’a pas sa place… Me voila dans le parc national de Borjom-Kharagauli, sur une sublime piste qui s’enfonce dans la forêt, seul au monde…

 

 

 

 

La route s’élève ensuite jusqu’au col de Zekari (2182 m) où elle suit la ligne de crête dans un décor absolument grandiose ! Quelques fermes et hameaux jalonnent le parcours, avec une architecture des plus rustique qui évoque la rudesse de la vie ici… Aujourd’hui il fait beau, plutôt bon, mais à la vue de ce paysage lunaire et pelé on se doute bien que les hivers doivent être terribles. Perchés à plus de 2000 m d’altitude, sans rempart contre le vent, les tempêtes de neige, et loin de tout… Il faut être rude comme un géorgien pour vivre ici !

 

 

 

 

Après 50 kilomètres de pur bonheur il me faut malheureusement retrouver une route plus « conventionnelle » pour poursuivre mon chemin. Mais cette interlude bitumé ne sera que de courte durée car les routes de montagne géorgiennes réservent toujours des surprises aux voyageurs !

J’attaque l’ascension du col de Goderdzi (2027 m) qui est, malgré son état parfois très dégradé, le seul axe routier qui relie Batoumi et Akhaltsikhé ! Il est bien sûr évident que cet itinéraire n’est praticable que l’été, en hiver seul la route de Kutaisi permet de traverser le pays depuis la mer Noire.

Sur place je fais la rencontre d’un groupe de russes venu en découdre avec le Goderdzi au guidons de leurs Triumph flambantes neuves. Ils font parti du club « Tiger » russe et viennent essayer leurs nouvelles machines sur les routes géorgiennes… Pas mal pour un rodage !

Au sommet du col on voit une sorte d’office du tourisme, un hôtel et quelques gites… Mais difficile d’imaginer des hordes de touristes venir dans cette région inhospitalière. Il y a bien la station de ski qui doit attirer un peu de monde, mais comment y accéder l’hiver sans avoir un char d’assaut ?

 

 

 

Malheureusement l’heure tourne et je n’ai plus le temps de profiter de mes derniers kilomètres de piste. La descente sur Khulo sera effectuée au pas de charge, tout comme la route jusqu’à Batumi… Une longue journée où je n’aurai finalement même pas eu le temps de manger !

Comme l’orage menace au bord de la mer Noire je choisis de dormir à l’hôtel, une dernière nuit sous le signe du confort. C’est aussi l’occasion de faire le point sur mon voyage, au calme, car l’aventure s’arrête véritablement après Batumi. Le retour à travers la Turquie et les Balkans ne sera que des retrouvailles progressives avec mes repères occidentaux… Et si je le pouvais je repartirai vite dans les montagnes du Caucase pour prolonger le plaisir !

La phase retour d’un voyage me rappelle toujours que la reprise du boulot approche… Et ça tombe bien, j’ai droit à un temps de rentrée des classes à peine arrivé en Turquie ! La mer Noire a des airs sinistres et les orages se succèdent, tous plus forts les uns que les autres…

 

 

 

 

Mes différentes pauses « çay » seront l’occasion de faire le poids sur l’étanchéité de ma tenue Clover, car après des semaines de sécheresses j’ai enfin le temps idéal pour mettre les doublures et faire un test complet !

Pour la veste (modèle Crossover 3) c’est un sans faute ! Pas une goutte à l’intérieur, je finis la journée au sec malgré sept heures de roulage sur une pluie intense. La membrane est très efficace et relativement respirante, le seul défaut que l’on puisse lui trouver est son épaisseur… En fait elle a la particularité de pouvoir être portée par-dessus la veste, comme un K-way, où à l’intérieur comme une membrane. Ce système est très pratique car j’ai pu m’en servir comme de veste coupe-vent lors de mes bivouacs, et cela permet aussi de l’enfiler rapidement lors d’un court orage au lieu de tout zipper à l’intérieur… Le problème c’est que du coup, en membrane interne, elle prend beaucoup de place et pour les costauds comme moi cela demande un peu de concentration à l’enfilage. Sans la doublure « hiver » il reste encore un peu de place pour bouger… Mais si j’avais dû mettre la membrane thermique j’aurai probablement été très engoncé, ce qui fini par être inconfortable sur longue distance.

Le pantalon (modèle GTS) s’en sort bien même si il a montré quelques faiblesses sur la fin du parcours. Au contraire de la veste, la membrane est très fine, ne gêne pas l’enfilage et se montre très confortable… En fait on l’oublie assez vite ! Mais, comme sur tous mes pantalons, l’eau a fini par s’infiltrer au niveau de l’entrejambe en fin de journée. Rien de trop grave, juste le caleçon un peu mouillé… Je pense que cela vient de mon embonpoint (ne riez pas !), les membranes (veste + pantalon) ne doivent pas « communiquer » correctement et l’eau fini invariablement par s’infiltrer… Je ne vois que ça car la membrane est 100% étanche, donc l’eau doit passer par dessus.

Donc pour résumer, un pantalon un peu plus pratique et confortable que la veste mais à l’étanchéité moins sûr en cas de (très) longue pluie… Le bilan est donc plutôt satisfaisant  après une journée complète à boire la tasse au bord de la mer Noire !

Pour plus d’informations sur les équipements Clover: Star Motors

 

 

 

 

Après deux jours de voie rapide j’en ai enfin fini avec l’Anatolie ! Et avant de traverser Istanbul pour la seconde fois je m’offre un soupçon d’aventure pour la nuit: un bivouac dans le parc national du Gölcük. Comme je n’ai pas eu trop de mésaventures lors de mes campements c’est peut-être la dernière occasion de se faire dévorer par un ours ! Heureusement Baloo ne viendra pas visiter ma tente ce soir là, la nuit sera calme et réparatrice.

 

 

 

Au bout d’une traversée éclair des Balkans longue de 2700 kms me voila enfin de retour chez moi… Mais à ce moment là je n’ai qu’une envie: reprendre la route ! Comme chaque voyage, celui-ci dans le Caucase ne fait qu’attiser ma curiosité pour ce qui se trouve toujours plus à l’Est. J’aurai tellement aimé pouvoir rester dans ces montagnes, continuer d’en explorer chaque recoins, de rencontrer ses habitants à l’hospitalité franche et sans filtre… La question n’est pas de savoir où aller la prochaine fois, mais quand ! Le plus vite possible, je l’espère…

5 réflexions au sujet de « A la découverte du Caucase – 8 – Le petit Caucase géorgien »

  1. Tamasheq dit :

    Merci pour ce partage ! Que c’est mineral …

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  2. Paillier dit :

    Ce periple semble grandiose comme ces espaces lunaires..etsauvage.un bon moment d’oxygene merci

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  3. LoRZo dit :

    Une fois de plus encore merci de faire voyager avec toi à travers tes récits et les belles photos que tu réalises.

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  4. POL dit :

    Je connais ce sentiment qui te prend, à l’extrémité de la boucle géographique, avec la perspective du retour progressif vers le plus en plus familier, habituel, souvent sans surprises.

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