Aller au contenu

Le long de l’Arc Alpin – Partie 2: Le Stelvio et l’arrivée dans le Tyrol

L’hiver il neige, l’été on crève de chaud… Mais il semblerait que la météo alpine ne respecte pas toujours cette logique et les petits motards aventureux naïfs que nous sommes vont le comprendre assez vite ! La suisse fût un avertissement mais le mythique col du Stelvio réserve bien d’autres surprises…

Au petit matin le temps est pourtant agréable, soleil, pas trop froid… ça change de la veille ! Grâce à notre plan « couchsurfing » on reprend la route tout sec vers un des objectifs majeurs du trip: le col du Stelvio !

Avec ses 2 758 mètres d’altitude c’est le deuxième plus haut col d’Europe (après l’Iseran) et, parait-il,  le plus fameux et le plus impressionnant à « gravir ». Face à tant de promesses on quitte Bormio avec une motivation à toutes épreuves ! Enfin ça c’est ce qu’on croit… Parce qu’on roule en jean, avec des blousons « low-cost », idem pour les gants… Bref on part équipé comme des touristes au milieu de tous les motards allemands qui eux sont près à en découdre réellement avec les éléments. Ensembles complets haut de gammes, full gore-tex, équipements chauffants… Bref des mecs qui réfléchissent… C’est pas comme nous !

L’ascension peut paraître fastidieuse, en effet le Stelvio c’est 60 épingles en 45 kilomètres… Un chouïa répétitif mais c’est le prix à payer pour profiter du panorama. Si on ajoute les campings car et les touristes en bagnoles ce n’est peut-être finalement pas le col alpin le plus excitant…

Mais notre motivation nous porte, les virages sont avalés à vitesse grand V jusqu’à ce que les éléments se rappellent à nous. Les doigts commencent à piquer, on sent le froid saisir nos rotules, nos orteils, l’air frais s’engouffre partout… Et la neige fait son apparition alors que c’est l’été  !! Une hérésie pour les sudistes que nous sommes mais une évidence pourtant à cette altitude, ici il peut neiger à n’importe quelle période de l’année !

On se raccroche à un groupe de motards anglais qui avance à deux à l’heure, slalomant entre les plaques de verglas et les quelques givrés (c’est le cas de le dire…) qui grimpent en vélos. Les types ont l’air autant en perdition que nous, on ravale notre fierté… Les derniers kilomètres seront fait à la vitesse d’une limace sous morphine mais qu’importe, dans ces conditions personne ne notera le style.

On voit enfin le col ! L’endroit est censé être bondé, rempli de motard… Aujourd’hui il n’y a presque personne… Tu m’étonnes… J’ai beau ne plus sentir mes mains, mes pieds et tout le reste mais quand même… ça en jette !!

Il y a finalement assez peu de téméraires au sommet...
Il y a finalement assez peu de téméraires au sommet…

 

Un monastère tibétain ?! Le froid doit nous faire délirer...
Un monastère tibétain ?! Le froid doit nous faire délirer…

 

L’instant est à la fois magique et pénible, on voudrait rester plus longtemps mais au risque de congeler sur place ! Il faut vite redescendre avant que la neige ne commence à tenir sur la route… Pour l’instant il n’y « que » des plaques de verglas que nous arrivons à contourner plus ou moins, mais la face nord du col impressionne. 48 épingles serrées avec un fort dénivelé et une route probablement gelée… On va rouler souple… Les anglais qui nous suivent sont en sportives, ça leurs servira de leçon… ils achèteront des trails la prochaine fois !

Clément essaye de trouver des astuces (idiotes) pour résister au froid:

« Et si je fabriquais des manchons avec des sacs poubelles ?? »

« Seulement si tu as envie d’avoir l’air con et de te planter… »

Et vu la faible hauteur des parapets mieux vaut ne pas perdre le contrôle à cause de sacs plastiques accrochés aux commandes… Heureusement une idée avortée !

La face nord est plus une épreuve d’endurance qu’un plaisir de piloter… C’est très raide et stressant avec ce verglas, mais avec de la patience (et un peu de concentration tout de même) on s’en sort sans encombre. Le Stelvio c’est fait, on peut l’accrocher sur notre tableau de chasse !

Après un rapide passage sur nationale on prend la direction du Jaufen Pass, un col au nord de Merano. Il est bien moins connu que le Stelvio et pourtant le plaisir de conduite est bien plus important. Les virages sont variés et les paysages grandioses, nous entrons dans le « Sud Tirol » une région italienne autonome à l’Histoire singulière. Ici les habitants ne sont italiens que depuis 1 siècle, après la 1ière Guerre Mondiale l’Italie a récupéré cette province à l’Empire d’Autriche et tenté d’italianiser la population… En vain. Ici on parle allemand, où du moins tyrolien, il n’y a que des grands blonds, tout est carré, tiré à quatre épingles, l’architecture est autrichienne… C’est un peu cliché désolé, mais c’est comme ça qu’on le perçoit quand on entre dans cette région, on a du mal à croire que l’on est encore en Italie !

Le sommet du Jaufen est glacé et balayé par le vent, donc on ne s’attarde pas trop surtout que nous sommes attendons ce soir. Carmen et Roland, de sympathiques couchsurfers, vont nous héberger pendant 3 jours sur Monguelfo… Un camp de base idéal pour découvrir les Dolomites !

 

Vous en voulez encore ?? Cliquez ici pour lire la suite !

4 réflexions au sujet de « Le long de l’Arc Alpin – Partie 2: Le Stelvio et l’arrivée dans le Tyrol »

  1. Shrek dit :

    Sacré souvenir que ce sejour et cette journée. On était passé de la neige au soleil en peu de temps apres la descente du stelvio

    Répondre
  2. michael dit :

    Je grelotte sur mon fauteuil en lisant ce récit du stelvio ! Dis donc celui-là vous avez été le chercher jusqu’au bout. A refaire un jour de meilleure météo

    Répondre
  3. chris dit :

    Ah, le slevio sous la neige !! On a testé en 2014 !!

    Sympa le blog !

    Répondre
  4. Rom traknar dit :

    ah ouais , vous avez du HIGH LEVEL ici !!!!
    Bravo !

     

    Répondre

Répondre à Shrek Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *