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Michelin Anakee Wild – Test Longue Distance – Wild Balkans Tour 2



Encore une nuit sous ma tente à écouter la pluie tomber sur la toile… Décidément ce road-trip commence bien, mes affaires sont encore trempées de la veille, je ressemble à un chien mouillé… Et dire que l’on est encore en été ! Moi qui pensais souffrir de la chaleur… L’étape a venir s’annonce comme un test aquatique pour les Anakee Wild !

Je profite d’une accalmie pour enfin sortir de ma tente, tout est détrempé autour de moi mais je pourrai au moins prendre mon petit déjeuner au sec. Le but de la matinée est d’aller au sommet du mont Sator et de voir son lac, ce qui sera bien compliqué vu les nuages accrochés sur les montagnes. Mais je ne me décourage pas de cette météo, lors de mon dernier passage dans le coin j’avais dû renoncer à rejoindre ce lac à cause de la neige… Il est donc hors de question que je rebrousse chemin pour un peu de pluie.

Une route viroleuse m’emmène dans le massif, traversant quelques hameaux agricoles isolés, hors du temps… Sur les terres de Gavrilo Princip. Puis le bitume laisse vite la place à la terre, une piste facile qui permet de profiter aussi du paysage. Au début on a un peu l’impression de rouler sur la lune, puis quand on pénètre dans les forêts du Sator on change complétement d’ambiance… C’est sombre, plein de brume, lugubre… L’ambiance est irréel, on s’attendrait presque à voir débarquer des sorcières et des monstres !

La tête dans le nuage, je n’y vois quasiment rien donc l’imaginaire travaille ! Au détour d’un virage je tombe sur un très grand oiseau noir, perché sur la souche d’un arbre mort… L’animal me regarde, m’observe, et décolle pour disparaître dans le brouillard… Si c’est un signe du destin ça ne présage rien de bon !

Je ne suis pas du genre superstitieux, mais encore aujourd’hui je me demande qu’elle était l’espèce de ce rapace ! La taille d’un vautour, une couleur noire unie, un corps massif… Le mystère reste entier !

J’avoue m’être perdu quelque fois dans la brume et le labyrinthe de piste qui parcourt la montagne… Petit aperçu de l’ambiance:

 

 

 

J’atteins enfin l’objectif, mon obsession depuis deux ans et mon précédent échec: le lac de Sator ! Bon vu le temps ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais je peux enfin dire que je l’ai vu !

 

 

 

Pour redescendre de cette montagne je ne pourrai compter que sur mon sens de l’orientation, mon intuition et éventuellement mon karma… Aucun panneau n’indique la route à suivre, et comme je n’y vois rien à 20 m j’ai bien du mal à éviter les flaques, les trous… Mais j’aime cette sensation de liberté, de rouler « sans filet » avec mon instinct… Ce sont les meilleurs moments de moto d’un voyage !

 

 

 

Ici on sait vous faire comprendre que la cueillette des champignons est absolument déconseillée !

 

 

La vigilance est de mise, de nombreuses zones n’ont pas encore été déminées depuis le conflit des années 90 et sortir des sentiers battus n’est absolument pas conseillé. C’est une contrainte à prendre en considération pour le voyageur à moto, on ne bivouaque pas n’importe où !

Après une pause burger à Tomislavgrad, je reprends la route pour le lac de Blidinje et ses montagnes. Une petite déception car je connais les lieux et malheureusement la sublime piste qui y menait est en grande partie bitumée maintenant… Cela perd de sa saveur… Le temps ne s’améliore pas, alors je ne m’attarde pas à faire du tourisme. Je vais au plus rapide entre Jablanica et Mostar, pour me réfugier dans le bar de mon pote Stephen (le Black Dog Pub) et me réchauffer autour d’un café bien mérité !

La vieille ville de Mostar, son quartier turc et ses ruelles pleines de bazars et de vies, mérite toujours de s’y attarder quelques temps pour flâner…

 

 

 

Ce soir je ne dors pas en tente, mais au sec chez Stephen. C’est l’occasion de tenter de faire sécher, une bonne fois pour toutes, mes affaires de moto qui sont trempées depuis deux jours. Mais avant le repos réparateur… On va se faire une vraie fiesta au Black Dog Pub ! Bières locales, concert de rock, rencontres avec des motards du coins… Une bonne soirée comme on en passe toujours à Mostar !

 

 

 

La nuit a été courte… Et le réveil tardif ! Exceptionnellement je ne me mettrai pas en route au petit matin, après tout c’est les vacances et j’ai bien le droit de profiter d’une petite grasse matinée !

Aujourd’hui cap sur le Monténégro mais avant… Il faut faire un point sur les pneus car je viens de passer les 2000 kms.

Sur la bande de roulement: 6.80 mm à l’avant / 6.50 mm à l’arrière

Sur les flancs : 6.70 à l’avant / 8.60 mm à l’arrière

L’avant ne semble quasiment pas s’user, c’est assez impressionnant surtout que sa forme reste très naturelle. Par contre l’arrière présente toujours son plat, malgré une usure qui s’est atténuée (30%). Il ne reste plus qu’à espérer qu’il tienne les 6000 kms (minimum !) restant. La pression, elle, ne bouge pas depuis mon départ.

Le bilan est donc pour l’instant satisfaisant, le comportement est bon dans tous les exercices et l’usure n’est pour le moment pas inquiétante.

Ma route me conduit à Nevesinje ou je récupère la sublime piste qui mène à Kalinovik. Des lacets parfaits jusqu’à un plateau désertique de haute montagne, un paysage immense et lunaire qui invite à la contemplation… Un bien bel endroit pour manger un Burek du coin !

 

 

 

La pluie étant le fil conducteur de ce voyage, je ne manquerai pas de me prendre une bonne averse lors de la descente sur Kalinovik. Autant dire que j’ai dévalé la montagne sans rien y voir… Tellement que j’ai failli m’emplafonner une Lada ! Mais dans mon malheur météorologique je dois quand même avoir un bon karma… Le pilote et la moto sont saufs !

Une fois à Kalinovik je prends la direction de Foca avec quelques hésitations car l’alphabet latin cède sa place au cyrillique. Je suis ici en République Serbe de Bosnie, qui n’est en fait qu’une région plus ou moins autonome de Bosnie-Herzégovine et où vit la quasi totalité des serbes. Le double affichage « latin/cyrillique » est normalement obligatoire, mais les tensions qui persistent dans ces régions poussent souvent certains « intellos » à détruire les panneaux… Du coup le voyageur de passage se débrouille comme il peut !

 

 

 

 

 

La route qui mène a Foca est la bonne surprise de la journée. Je m’attendais à du bitume mais au lieu de ça j’ai droit à une très belle piste forestière. Plaisir des yeux, plaisir de conduite, c’est tout ce qu’il me fallait pour rejoindre la frontière !

Je file à la vitesse d’un escargot entre les fermes et les troupeaux de vaches, l’ambiance est plus à la balade qu’au rallye-raid mais je n’en oublie pas pour autant le test des pneus. Le terrain propose enfin les parties boueuses nécessaire pour juger les Wild sur leur accroche… Et je suis loin d’être déçu. Bien sûr il faut rester mesuré, un trail de 300 kgs chargé comme une mule albanaise avec 110 chevaux ne permet pas vraiment de traverser les bourbiers avec la poignée de gaz vissée à fond. Mais que ce soit sur un rythme cool ou dynamique l’arrière tracte très bien et l’avant guide correctement, sans que l’on ne se mette dans des positions dangereuses ou inconfortables. C’est avant tout ce qu’on demande à un pneu de « voyageur », assurer la sécurité du pilote en toute condition et là-dessus le Wild remplit très bien sa fonction.

Sur route il affiche les même qualités, il se fait totalement oublier que ce soit au freinage, à l’accélération, à la mise sur l’angle… Et c’est le plus important en road-trip, qu’on puisse ne pas penser à la tenue de route mais à profiter du voyage. On peut dire que sa neutralité est peut-être sa plus grande qualité… L’essai est donc pour l’instant très satisfaisant, mais il faudra confirmer sur la durée car le voyage est aussi une épreuve d’endurance…

 

 

 

Le périple bosnien prend fin quelques kilomètres après Foca, j’ai retrouvé le goudron et la frontière monténégrine est franchie en fin de journée. Me voila maintenant dans une vallée digne des gorges du verdon, c’est vertigineux, l’eau est turquoise… Il ne manque que le soleil en fait ! Mais qu’importe, ça mérite tout de même une pause photo.

 

 

 

Une fois arrivé à Pluzine, l’orage menace à nouveau… Et là ça ne sent pas le petit crachin, plutôt l’orage de montagne… Donc pas de camping ce soir, je n’ai pas envie de me faire emporter par les flots. Je trouve une villa à louer pour 25€ avec tout le confort moderne, wifi, chauffage, grande salle de bain… Je vais pouvoir faire sécher mes affaires, trier mes photos, charger les batteries… Et, franchement, on est quand même mieux que dans une tente !

Sur place je rencontre des allemands qui voyagent en 4×4 aménagés. C’est l’occasion de parler avec des baroudeurs, de partager une bière et des infos sur les pistes… Selon eux la suite de mon périple s’annonce costaud, alors on va profiter de ce confort et des deux prochains jours « bitumés » pour s’économiser !

 

 

 

 

 

 

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