Aller au contenu

Michelin Anakee Wild – Test Longue Distance – Wild Balkans Tour 3

Le Monténégro succède à la Bosnie et à la Slovénie dans mon exploration des Balkans… Les derniers jours ont été techniquement simple, seul la pluie régulière et abondante est venue pimentée les étapes, et la suite s’annonce comme essentiellement « routière ». L’occasion de faire un bilan sur les aptitudes des Anakee Wild sur bitume, des qualités nécessaire pour un voyage « au long cours ».

Le voyage continue dans un nouveau pays: le Monténégro. Un tout petit territoire dans les Balkans qui a pris son indépendance récemment vis-à-vis de la Serbie (2006). Sur place on dit « Crna Gora », la montagne noire, ce qui en dit long sur sa géographie… Pour résumer, le Monténégro est un gros massif de montagnes coincé entre la Bosnie et l’Albanie. Le pays offre un terrain de jeu particulièrement intéressant pour les motards européens mais paradoxalement moins d' »aventure » que ses voisins. Ici on se fera difficilement surprendre à rouler sur pistes, la majeure partie des routes étant bitumées.

Ces routes sinueuses seront mises à contribution pour le test des Anakee Wild, un voyage « trail » étant rarement 100% chemin il faut aussi savoir ce qu’ils valent sur la route ! Et vu les nuages qui me guettent dans la montagne… Le test s’annonce rude !

Cela commence à devenir routinier, dès que je monte sur la moto il fait un temps dégueulasse à vous dégoutter de faire de la bécane… Mais je m’habitue à boire la tasse tous les jours et à sentir le chien mouillé…

Les premiers kilomètres de la journée se font sur une route à flanc de falaise, surplombant Pluzine et les gorges de la Piva. Même avec les nuages c’est sublime…

 

 

 

 

Puis je m’attaque à la route du parc national du Durmitor, un must pour tous les motards qui partent rouler dans les Balkans ! Virages à profusion, paysages à couper le souffle et nature préservée… Ça a beau être tout goudronné je me régale ! Enfin… Jusqu’à ce que l’orage me rattrape…

 

 

 

A près de 2000 m d’altitude, je me fais surprendre par une véritable tempête. Des trombes d’eau s’abattent sur la route et les rafales de vent menacent de me jeter avec armes et bagages au fond du ravin ! Le froid me force à allumer les poignées chauffantes, un comble en été… Et je sers les dents pour me sortir de ce mauvais pas ! Clairement il n’y a plus de plaisir, on n’y voit pas à 10 m alors il ne faut pas espérer profiter des paysages…

Les virages s’enchaînent à l’aveugle, je roule au radar et la catastrophe semble inévitable… Dans une courbe à droite je penche à peine la moto et, avant même de comprendre que je fais une erreur, je me retrouve sur les fesses avec la moto qui part en glisse ! Heureusement pas de bobo pour le pilote ou la moto… Surtout de l’incompréhension ! En revenant sur mes pas je trouve la coupable: une belle bouse bien glissante et délicatement posée au milieu du virage ! Dans le brouillard et le rideau de pluie je ne l’avais même pas vu et ma roue avant a foncé tout droit dedans… Dans ce genre de situation je ne connais pas de pneu qui ne m’aurait pas envoyé au tapis, alors je n’en tiendrai pas rigueur aux Wild.

Pour sécher, et me remettre de mes émotions, je m’arrête une petite heure à la station de ski de Zabljak pour me repaître d’une pizza comme on sait les faire dans les Balkans: grasse et copieuse !

J’attends que l’orage se calme, la suite sera du coup moins « hardcore »… Il fait moche mais au moins j’y vois quelque chose et je ne risque pas de me jeter sous les roues d’une voiture. J’arrive à Mojkovac pour voir les fameuses gorges de la Tara, avec cette météo c’est lugubre…Impressionnant certes… mais lugubre !

 

 

 

La pluie m’abandonne définitivement et je pars explorer les routes secondaires monténégrines. Ça tourne, ça vire… Mais ça n’avance pas ! Ma moyenne horaire en prend un coup, pourtant je roule bien mais ici les kilomètres semblent plus long qu’ailleurs !

Au détour d’un virage je croise des gamins sur le bord de la route qui me font signe de m’arrêter. Apparemment ce sont des roms et je me demande bien ce qu’ils font ici, au milieu de nulle part… Ça sent l’embrouille à plein nez… Alors je fais mine de ralentir mais tranquillement je les contourne et ne m’arrête pas. Et c’est au moment où je les dépasse qu’ils sortent des pierres de leurs poches et commencent à me caillasser ! Heureusement je m’en sors bien, seule une pierre atteint la moto et dans le sac de selle…  Mais je me demande bien ce qu’il se serait passé si je m’étais arrêté… A mon avis les grands frères étaient cachés dans les fourrés et n’attendaient que mon arrêt pour me dépouiller ! Le coup parait simple au milieu de rien, mais mon intuition m’a permis de me sortir de cette situation sans trop de dégât !

Je suis tout de même refroidi par mon expérience et j’ai bien du mal à apprécier mon itinéraire, malgré quelques beaux paysages…

 

 

 

 

Je décide de m’arrêter près de Niksic, dans un motel qui accepte les campeurs pour quelques euros. Il y a plus glamour que planter la tente sur le parking d’un hôtel mais les environs ne m’ont rien inspiré de bon donc je préfère assurer le coup et prendre une douche…

 

 

 

 

Le lendemain j’ai le droit de repartir sur la route avec un temps chaud et sec… Enfin ! J’ai suffisamment porté ma croix avec la météo alors j’espère que c’est annonciateur de jours meilleurs !

A la base j’avais prévu la visite du monastère d’Ostrog… Mais il y a énormément de touristes et avec ce beau temps je préfère rouler que de faire la queue.

 

 

 

Je mets le cap plein sud vers Kotor et le parc national du Lovcen via une petite route sinueuse mais affreusement défoncée. Des locaux rencontrés dans une supérette m’avait pourtant prévenu de son état « aléatoire »… Mais clairement il y a tellement de trous et de pierres que ça gâche le plaisir. Je préfère autant rouler sur une piste que sur ce genre de route… Au moins on sait à quoi s’en tenir ! Bon ok, les environs sont plutôt sympas et typiques… Mais c’est encore et toujours des kilomètres à rallonge, je n’avance pas !

 

 

 

 

A force de persévérance me voila enfin au dessus des Bouches de Kotor, sur les contreforts du massif du Lovcen… La plus belle vue de la crique et certainement un incontournable dans la région ! La photo au sommet se passe de commentaires…

 

 

 

 

Le parc national du Locven mets les Anakee Wild à l’épreuve de l’arsouille routière… Les virages s’enchaînent parfaitement avec un bitume d’excellente qualité, rapidement je me prends au jeu et envoi un peu de rythme sans même m’en rendre compte…. Malgré les crampons et le poids de mon chargement voila que les cale-pieds frottent le goudron !! Les changements d’angle sont vraiment naturels, l’accroche très bonne, la stabilité parfaite… J’oublierai presque que ces pneus sont conçus pour le tout-terrain !

Un voyage n’est pas un rallye routier, et le rythme que j’impose aux Wild parait assez peu raisonnable dans le cadre d’un roadtrip… Mais c’est toujours intéressant de savoir que l’on peut aussi se faire plaisir sur le goudron, comme avec des pneus « route » !

L’heure tourne, ma moyenne horaire est toujours aussi lente et si je ne m’acharne pas un peu je n’attendrai jamais l’Albanie avant la nuit… Fini de flâner, je réduis les pauses au minimum syndical et je trace tout droit vers Shkoder.

Bon le détour par Virpazar et la rive sud du lac de Shkodra s’impose tout de même… Ne serait-ce que pour la vue !

 

 

 

C’est l’occasion de faire un bilan « routier » des Wild, après avoir fait les derniers 1000 kms essentiellement sur le bitume. Les pneus accusent maintenant 3000 kms:

 

Bande de roulement:  6.50 mm à l’avant / 5.60 mm à l’arrière

Flancs: 7 mm à l’avant / 8 mm à l’arrière

 

L’usure devient régulière, le plat à l’arrière est toujours présent malgré les virages mais cela ne gêne en rien le comportement et je suis maintenant confiant sur leur longévité… Ils devraient tenir tout le voyage !

Et niveau comportement j’en suis de plus en plus satisfait…. Ces derniers jours très pluvieux, sur un bitume lisse et glissant comme on sait en faire dans les Balkans, ont confirmé leur capacité à agripper et à tenir bon malgré les conditions. Bien sûr il ne faut pas tenter le diable, et adopter un rythme approprié, mais jamais je ne me suis senti en difficulté. Bien sûr il y a eu une chute… Mais qui lui reprochera de glisser sur les bouses de vaches ?!

 

 

 

Mon arrivée en Albanie est mouvementée, à peine la frontière franchie que deux voitures me coupent la route l’une après l’autre ! Je m’en sors un peu grâce à mes réflexes… Et aussi avec pas mal de chance ! Welcome in Albania, ici tout est possible…

Pas le temps de faire du tourisme, il est tard et je plante mon camp de base au Shkoder Lake Resort. Un camping ultra luxueux et idéalement placé en bord de lac, le tout pour moins de 6€ ! L’occasion de reprendre des forces avant un des objectif majeure de ce voyage: la fameuse piste de Theth. Fini le bitume… Les Wild vont devoir me montrer qu’ils sont de vrais pneus d’aventuriers !!

La suite au prochain épisode…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une réflexion au sujet de « Michelin Anakee Wild – Test Longue Distance – Wild Balkans Tour 3 »

  1. Guilhem dit :

    Ca me donne envie d’aller y faire un tour ce recit 🙂

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *