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Première aventure… Croatie 2012

 

Je pars seul de France en avril 2012, ma pote Adrienne me rejoindra à l’aéroport de Zadar en Croatie, et je vis le moment unique des premières fois… Partir en roadtrip à l’étranger avec ma bécane, ça fait des années que j’en rêve !

Avec le recul ce voyage n’avait rien de fou mais sur l’instant les sensations sont extrêmement intense, j’ai l’impression d’accomplir quelque chose d’exceptionnelle et l’excitation me portera tout au long du trip. Malheureusement c’est quelque chose que je ne revivrai plus, cette intense excitation. Sans être blasé on ne peut pas recréer l’émotion d’une première fois…

On est en avril et le petit sudiste que je suis a oublié qu’ailleurs dans le monde il faisait froid, et tout particulièrement en montagne… Comme je n’ai rien préparé, rien fait intelligemment, j’ai décidé de longer la chaîne des Alpes… « Oh mon dieu ! Il neige !! » Ben oui gros malin… à 2000m d’altitude, en avril, il peut neiger… C’est normal ! Vu que je suis parti en jean et (presque) en baskets il y a eu des moments de « caillante » au début… Col de Larche, Lac de Côme, Bolzano… Pour éviter de geler dans ma tente je préfère me réfugier chez l’habitant, via le site couchsurfing.org.

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Après 3 jours de route j’arrive dans les Dolomites, une région des Alpes italiennes à la frontière de l’Autriche. Un choc visuel avec ces falaises abruptes à la roche claire et ces vallées verdoyantes façon « Sissi l’impératrice »… Bon moi je m’appelle pas Sissi et je ne suis pas venu pour enfiler des perles… Ici je suis servi ! Les routes sont extraordinaires, 170 kms sans voir une ligne droite… Que des cols à plus de 2000m d’altitude… Un bitume au top… Bref, un parc d’attraction pour motard !! Et puis les panoramas… Le problème c’est qu’on voudrait s’arrêter tout les kilomètres pour prendre des photos, et c’est compliqué d’avancer à ce rythme là !

J’enchaîne les cols, Sella, Gardena, Falzarego… Les lacs, Carezza, Misurina, Dobbiaco,… Un peu au hasard, là où le vent et la route me mène… On ne peut pas se tromper d’itinéraire ici et je ne pense pas qu’il en existe un de parfait, partout où on va c’est beau, c’est sublime, superbe…

L’itinéraire google

Passo Sella… Route mythique des Dolomites
Le lac de Dobbiaco
Passo Falzarego… ou le col du Falzar pour ceux qui parlent couramment italien…

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Dès le lendemain je change d’ambiance, après un court passage en Autriche je m’approche de la frontière slovène où l’orage m’attend sournoisement… Je me réfugie dans un bunker désaffecté pour me préparer au pire: combi de pluie, gants d’hiver et quelques prières au dieu des motards pour que les flots ne m’emporte pas… Il faudra au moins ça…

Glauque… Mais efficace !!

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Comme promis l’orage éclate dans les Alpes slovènes, je suis trempé au bout de 5 minutes et descends la montagne sans rien y voir… Tout est sombre, lugubre, les quelques villages traversés s’inondent et je pense qu’il ne faut pas s’attarder ici, tenir bon et continuer coûte que coûte ! Une chose m’interpelle, je suis en plein film d’horreur pour motard mais la rivière que je longe (la Soča) scintille et illumine les environs avec son eau turquoise… ça semble même faux, artificiel… Pourtant c’est bien naturel… La journée est cauchemardesque, ça aurait pu me dégoûter à vie de la Slovénie mais ce pays m’intrigue. Avec d’aussi belles rivières il  mérite d’être revu avec un peu plus de soleil… Surtout que toutes les personnes rencontrées ont été incroyablement sympathique avec moi.

Je fête mes 23 ans chez Polona, une jeune couchsurfeuse qui m’accueille dans sa maison familiale. On organise un repas de fête avec les moyens du bord et je touche du doigt l’hospitalité typique qui caractérise la Slovénie. Ici les gens ne se prennent pas la tête, les rapports humains sont simple, sans filtre et sans protocole… C’est décidé, je reviendrai !

Dès le lendemain je rentre en Croatie, l’objectif de ce voyage, mais la côte est encore loin. Il me faudra d’abord traverser les montagnes croates et faire un premier apprentissage du réseau routier des Balkans: « ce n’est pas parce qu’une route est notée sur la carte qu’elle est bitumée ». C’est très clair, ici votre carte ne pourra jamais vous renseigner sur l’état de la route… Mieux vaut le comprendre vite ! Dès la frontière passée je me retrouve sans le vouloir sur une piste et heureusement que je suis d’un naturel optimiste… Car je n’ai jamais vraiment fait de tout-terrain dans ma vie, et surtout pas avec une 1200 Ténéré chargée que j’apprends à peine à piloter ! En cas de pépin je suis seul, donc je n’ai pas le droit de me mettre dans la merde… Le grand optimiste (et naïf) que je suis ne rebrousse pas chemin et sort sans encombre des forêts croates. Avec le recul cette piste n’avait rien d’exceptionnelle, mais pour une première fois en chemin s’était osé de le faire seul, chargé et à l’étranger !

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De l’autre côté des bois fini la grisaille, l’Adriatique s’offre à moi et je savoure le fait d’avoir atteint mon but à la terrasse d’un café… Jusqu’à Zadar la route a un petit goût de corse, un bitume excellent à flanc de falaise, la mer turquoise juste en bas et une orgie de virages à faire frémir les plus « sportifs » des motards !

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C’est à Zadar que je récupère ma pote Adrienne, avec qui je dois visiter la Croatie et rentrer en France. Aucun de nous deux n’a l’expérience des voyages en moto et pour une première on va déguster… Déjà j’évite de lui parler des températures dans les Alpes et de l’orage slovène, faudrait pas qu’elle s’inquiète…

On attaque tout de suite par l’île de Pag, un lieu assez étrange car complément pelé et vide de végétation… En gros un champ de cailloux posé sur l’eau ! Mais pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre pourquoi, l’endroit est balayé par un vent terrible, la Bora qui ne souffle que part rafale et emporte tout sur son passage… Dans un bistro un type nous sort un journal de 2006. C’est en croate, on ne comprend rien si ce n’est l’inscription « 236 km/h »… ça fait froid dans le dos et je comprends pourquoi j’ai autant de mal à contrôler la moto ! Mais pas le choix, il faut faire avec la météo et serrer les fesses…

Brushing à la croate…
Dans les moments de tempêtes on se rappelle que le ridicule ne tue pas !

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On arrive tant bien que mal à accoster à l’île de Krk (à prononcer Keurk, en donnant l’impression de savoir ce qu’on dit), où ce foutu vent nous fiche la paix. J’avais prévu de visiter le parc national de Plitvice, connu pour ses lacs et ses cascades, mais avec la météo Adrienne ne le sent pas du tout. Ils annoncent de la neige dans les terres, et on se pèle suffisamment en bord de mer… En bon sudistes on est parti comme des touristes, avec des duvets 15°c, pas de vêtements chaud… Bref on est des branquignoles… Et on assume !

Donc on reste humble… Et on longe la côte, ce qui n’a rien d’une torture !

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Le périple croate se termine par la découverte de la péninsule de l’Istrie, la visite des villes de Pula, Rovinj… Ici on sent l’influence de Venise et de l’Italie, l’architecture, l’ambiance, les Vespa…

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Le retour à travers l’Italie ne sera pas passionnant, autant à cause des lignes droites interminable et du trafic que parce qu’on sent la fin du voyage… Mais toutes les bonnes choses ont une fin, ce tout petit roadtrip a ouvert mon appétit pour le voyage… A tout jamais je crois !

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