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Michelin Anakee Wild – Test Longue Distance – Wild Balkans Tour 1

Michelin Anakee Wild… Nouveau venu dans le monde du trail « aventurier » déjà riche en références et où le motard se perd souvent au moment d’en choisir une ! Pourquoi le choix du pneumatique est-il si difficile ? Peut-être parce que les avis sur internet sont aussi divers que variés et contradictoires, que les tests « pro » ne reflètent pas toujours l’utilisation du « pilote lambda » et surtout parce les conditions de ceux-ci restent parfois floues…

Voila pourquoi, en septembre dernier, l’association Moto Rando 84 et moi-même avons contacté Michelin pour leur proposer de tester leur nouveau produit dans nos conditions à nous. Quoi de plus parlant pour un « traileux » que l’avis détaillé d’un autre traileux ? N’étant pas un pilote professionnel, mais habitué aux voyages « toutes conditions », mon ressenti sera certainement plus parlant pour les lecteurs et l’essai conforme à l’utilisation prévu pour ce pneu. J’entends par là qu’il n’est pas question de faire un rallye-raid, de compétition, ou de fumer le pneu en une après-midi sur un terrain de cross pour voir tout de suite ses limites. Je vais plutôt le mettre à l’épreuve du voyage, pour voir ses qualités dynamiques (bien sûr) mais surtout sa résistance, sa longévité… Bref, ses capacités d’endurance sur le long terme.

Pour pousser ce « Wild » dans ses retranchements j’ai décidé de partir dans une région que je connais bien: les Balkans. Le test se déroulera sur un mois en roulant tous les jours, ce qui nous permettra de voir si celui-ci peut s’approcher des 10.000 kms en longévité… Ce qui serait une performance pour ce type de pneu ! Aucun terrain ne lui sera épargné: autoroute, route, chemin, boue, cailloux… Avec une moto particulièrement chargée pour l’occasion, car partant avec tout mon matériel de bivouac, de l’eau et de la nourriture pour évoluer le plus possible en autonomie.

Ce test sera aussi l’occasion de partir à la découverte des Balkans « de l’intérieur », de ces régions coupées du tourisme de masse de la côte croate. Slovénie, Bosnie, Monténégro, Albanie, Kosovo, Serbie… Des territoires encore méconnus et qui ont beaucoup à apporter aux voyageurs, par leurs cultures, leurs Histoires,… Une partie de l’Europe que je connais bien maintenant, et qui m’est chère. Je ne voyais pas de terrain de jeu plus propice pour étrenner ces « Wild ».

Des mesures précises seront prises pour que les conditions du test soient vraiment sérieuses. Je me fierai donc à Michelin (et non pas à mon opinion, nuance…) concernant la pression, ceux-ci recommandant pour ma moto 2.3 bars à l’avant et 2.9 bars à l’arrière sur route. La carcasse radial du Wild ne permet pas de trop le dégonfler en tout-terrain, mais selon Michelin il travaille très bien à 2.4 bars à l’arrière. Si c’est le cas il s’agit d’un réel plus par rapport à ses concurrents, l’arrêt systématique à chaque changement de revêtement pour ajuster la pression étant pénible sur longue distance.

Cette pression sera vérifiée tous les deux jours, et une mesure de la profondeur de la sculpture des pneus sera faite tous les 1000 kms pour juger de l’évolution de l’usure.

 

 

 

 

Pour m’aider dans ce test, Michelin aura la gentillesse de nous envoyer une caméra de marque Contour (mais dont je ne me servirai pas, car la vidéo et moi… ça fait 4 !), une carte routière de l’Europe et… Une boussole ! Alors ne riez pas… Je roule sans GPS et j’en aurai peut-être bien besoin pour me repérer !

Mon petit carnet de bord, les cartes, la boussole… Me voilà prêt pour le départ !

 

 

 

A peine montés, les premières mesures sont prises sur les pneus neufs:

Sur la bande de roulement: 7.50 mm à l’avant / 9 mm à l’arrière

Sur les flancs: 7.50 mm à l’avant / 9.50 mm à l’arrière

Comme tous les pneus de ce type, la prise en main est particulière. Avec un profil plutôt « carré », ils ont tendance à faire « tomber » la moto dans les virages et cela ne permet pas une conduite naturelle au début. Le bruit est lui aussi important… Un rodage va donc être nécessaire ! Pour cela quoi de mieux qu’une traversée des Alpes françaises pour rejoindre la frontière italienne ? Lubéron, col d’Allos, de Vars, d’Izoard… Des virages à profusion pour mettre « en forme » les Wild et me dire que, si le comportement est un peu surprenant, la tenue de route est impeccable. Il ne reste plus qu’à espérer que son instabilité s’atténue avec le temps.

 

 

 

Après un bivouac à Briançon, il est venu le temps de quitter notre Europe de l’Ouest pour les Balkans… Dans la douleur ! Car oui se rendre la-bas n’a rien d’une partie de plaisir… Il faut auparavant s’infliger plus de 600 kilomètres d’autoroute à travers l’Italie pour rejoindre l’Italie. Une journée entière d’un ennui mortel mais nécessaire !

Une fois la frontière slovène passée, à Nova Gorica, il est l’heure de faire un premier bilan sur l’usure car je viens de parcourir 1300 kms en seulement deux jours. Les conditions ont été difficile pour les pneus, nous sommes début septembre et la chaleur est écrasante sur la route. Ils accusent déjà le coup et ce n’est pas une surprise !

Bande de roulement: 7 mm à l’avant / 7 mm à l’arrière

Flancs: 6.8 mm à l’avant / 8.60 mm à l’arrière

Le pneu avant n’a pas trop bougé et l’usure est régulière sur toute sa largeur. Par contre l’arrière a pris un bon « plat » avec déjà 20% d’usure ! Mais l’exercice suivant devrait être plus simple, des petites routes, des pistes… De quoi arrondir les angles et économiser la gomme !

Mon arrivée en Slovénie est synonyme de virages et d’un plaisir retrouvé sur la route… Le voyage commence vraiment ! S’ajoute à ce plaisir un comportement du Wild qui a nettement changé par rapport au départ. Fini le comportement instable, fini le bruit… Que du bonheur ! La mise sur l’angle est neutre, le pneu ne bouge pas au freinage, les cale-pieds de la Ténéré ont frotté dans les virages… Bref, des qualités routières que l’on attend pas forcément sur un pneu pensé pour le offroad ! Un vrai plus pour le voyage, les portions de pistes ne sont pas toujours majoritaires et conduire sereinement sur les liaisons routières n’est pas un luxe. Il ne reste plus qu’à valider sur route mouillée… Et ça ne devrait pas tarder !

Un camping aux environs de Postojna fera mon bonheur pour ma première soirée slovène, et j’aurai passé une excellente nuit si un orage n’était pas venu me déranger… Le réveil sera pénible, plier la tente sous la pluie n’a rien d’agréable !

Ce matin là pas de chemins, un itinéraire uniquement routier à travers le sud de la Slovénie. Il s’agit de régions très vallonnées et, avec cette petite pluie fine qui me suit, je peux me faire une idée de la tenue de route du Wild dans des conditions « humides ». On dira que dans cette exercice il s’en sort bien, les pneus font le job à condition que l’on ne tente pas le diable. J’ai bien eu quelques amorces de décrochages de l’arrière, rien de méchant et la prise d’angles n’était pas raisonnable compte tenu de la situation. Bref, suffisamment sécurisant.

Je profite d’une pause café avec une amie à Kocevje pour laisser les nuages me dépasser. Cet après-midi les chemins m’attendent et je préférerai rouler au sec. Le but est d’atteindre Brezice en empruntant un maximum de pistes, notamment dans le massif du Veliki Rog, et dès les premiers tours de roues… Et bien c’est le top !

Les pistes sont archi-roulantes, bien terrassées, il y a des panneaux directionnels… Bref, c’est une « aventure raisonnable » jusque là ! Mais qu’est ce que c’est beau la Slovénie…

 

 

 

Ce « billard » est bien sûr à la portée du Wild, et les pistes sont tellement simples qu’il est difficile de pousser les pneus à leur limite. Mais je ne m’inquiètes pas, le voyage me réservera bien d’autres surprises et difficultés ! Pour l’instant je profite de cette simplicité pour rouler façon « tourisme » et profiter des paysages.

Des panneaux assez folkloriques me permettent de me repérer sur ma carte et les pistes sont balisées de totems à l’effigie de l’Ours, protecteur de ces forêts… La Slovénie a, en effet, une forte population d’ours dans ses bois et selon les locaux il n’est pas rare d’en croiser ! Heureusement pour moi il n’y a aura pas de mauvaise rencontre… J’imagine qu’ils sont plus occupés à se goinfrer de miel qu’à regarder les motos passer !

Ce soir j’ai un plan couchsurfing près de Bizeljsko, chez la famille Najger. Un lit, une douche bien chaude et un roti de porc partagé avec mes amis d’un soir… Ça change de la solitude des bivouacs !

La frontière croate est franchie tôt le lendemain matin, mes hôtes habitant à moins de 500 m de la douane. Mais je n’ai pas prévu de faire de tourisme en Croatie, il s’agit simplement d’une étape routière (un peu ennuyante) pour rejoindre la Bosnie. Deux heures de liaison pas franchement excitante mais nécessaire…

Une fois la frontière avec la Bosnie franchie, j’arrive à Velika Kladusa sous un orage biblique et sans arche de Noé pour venir à mon secours ! Les rues commencent à s’inonder, je n’y vois rien à 10 mètres et mes doublures étanches n’ont pas résistées 5 min aux pluies diluviennes ! Je ne parle même pas de mes bottes de cross, chacunes d’elles contenant au moins 1L d’eau au fond… J’ai la désagréable sensation de patauger dans mes vêtements…

Finalement mon itinéraire comporte plus de pistes que prévu et cela sauve un peu la journée. Dans les Balkans, le bitume (souvent très ancien) est extrêmement glissant et impose la plus grande prudence pour ne pas finir sous les roues d’une voiture. Beaucoup de concentration pour peu de kilomètres, à la longue cela peut être éprouvant et finalement je suis mieux sur piste avec mes Wild. Au moins la « route » est déserte et la terre accroche sous mes crampons.

 

 

 

Puis une portion de bitume sublime sur les hauteurs de Drvar, mais malheureusement trop de pluie pour en profiter. Je mets une pause café à profit pour me renseigner sur la météo, on prévoit de forts orages pendant une semaine sur les Balkans avec notamment une alerte rouge sur l’Albanie… Ça promet pour la suite ! J’espère simplement que les chemins ne seront pas trop défoncés par les écoulements d’eau, je veux bien tester les Wild dans toutes les conditions mais encore faut-il que les pistes soient praticables !

Je traverse le petit hameau d’Obljaj, le village natal de Gavrilo Princip qui fût l’auteur de l’attentat de Sarajevo en 1914. Un berger sympa rencontré par hasard me fait visiter, on a du mal à se comprendre mais je capte quand même quelques infos. Apparemment la maison a été rénové pour pouvoir être visitée, il y a une stèle dans le jardin pour commémorer sa mémoire. En 1914 la Bosnie faisait partie de l’Empire Austro-Hongrois et les serbes (comme Princip) y été persécutés. Alors étudiant à Sarajevo, il s’est enrôlé dans un groupe indépendantiste yougoslave et a participé à l’attentat de Sarajevo, tuant le prince Franz Ferdinand et plongeant malgré lui l’Europe dans la Première Guerre Mondiale. Il meurt dans une prison hongroise en 1918 et (malgré l’acte terroriste) il est considéré comme un héros yougoslave, son sacrifice ayant permis au pays de se libérer de l’occupation autrichienne.

Un petit moment d’Histoire dans une journée éprouvante, voyager ce n’est pas seulement faire de la moto.

Le village est austère, les conditions de vie rudes et les traces de la récente guerre sont bien visible… J’irai donc un peu plus loin pour bivouaquer dans un coin un peu plus « glamour ».

 

 

 

 

Le camping sauvage n’est pas réellement envisageable en Bosnie à cause de la trop grande présence de mines anti-personnels. Mieux vaut donc s’en tenir à des zones fréquentées, et pour ce soir les abords d’une maison en construction feront l’affaire…

La suite au prochain épisode !

 

 

3 réflexions au sujet de « Michelin Anakee Wild – Test Longue Distance – Wild Balkans Tour 1 »

  1. zoom33 dit :

    Hello Anton

    C’est toujours le même plaisir de te lire .

    Tes récits n’ont de cesse de me faire voyager .

    Merci pour le partage

    Z

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  2. Guilhem dit :

    Tres sympa ton blog Anto, continue comme ca !

    Répondre
  3. Yvon dit :

    Merci pour le partage, ça donne envie !!

    Répondre

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