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Michelin Anakee Wild – Test Longue Distance – Wild Balkans Tour 7

Je m’apprête à quitter l’Albanie et entamer la route du retour… Le voyage va prendre une autre saveur, celle de la Macédoine… D’autres paysages, une autre culture… Mais toujours sous le signe de l’aventure ! Il ne reste plus qu’à savoir si les Anakee Wild seront en mesure de tenir la longue route du retour… Ou non !Après les difficultés de la veille je décide de « glander » un peu sur la route aujourd’hui, rien ne presse je ne suis pas en plein rallye-raid… Le beau et lisse ruban d’asphalte m’amène jusqu’à Peshkopi où j’étais passé il y a trois jours. Comme souvent c’est quasiment impossible de se faire un sandwich… Les supérettes (minuscules) n’ont aucun choix, ne vendent pas de produits frais et globalement c’est assez cher pour ce que c’est… Mieux vaut s’arrêter dans un bon vieux restau routier ! 1 assiette de boulettes kefta + riz + fromages + coca et café = 3.50€ ! Pourquoi se priver d’un bon repas ?!

Le seul hic, le « détail » qui empêche de profiter du plat, c’est un ours en cage dont la présence ne sert qu’à divertir les clients… Plutôt moyen ! La pauvre bête est enfermée dans un chenil pour chiens bien trop petit, elle n’arrive même pas à se redresser… Et vu son regard ça ne respire pas le bonheur… Ce qui est dingue c’est que rien ne sépare les tables de la cage, et avec les trous qu’il y a dans la clôture un gamin pourrait facilement y glisser un bras ! Ça serait absolument impensable en France, mais bienvenue en Albanie !

 

 

Je prends ensuite la « route » de Librazhd qui est en fait une longue piste à travers les montagnes. Rien de très joli malheureusement, tout est en travaux pour préparer l’arrivée du goudron ce qui m’oblige à doubler beaucoup de camions. L’Albanie se modernise à grands pas, j’y étais passé il y a trois ans et je vois déjà énormément de changements ! C’est dommage pour les « motards aventuriers » qui n’auront bientôt plus que du bitume à se mettre sous la dent, mais je préfère ne pas être égoïste et penser au progrès que cela représente pour les populations de ses vallées isolées. Leur quotidien va changer de manière radicale, il leur faut plusieurs heures de tout-terrain pour rejoindre le premier village digne de ce nom, pour faire des courses, voir un médecin… Bientôt cette corvée ne prendra plus que 30 minutes !

Je croise tout de même quelques jolis hameaux nichés dans la montagne, à l’abri du tumulte des travaux. Le temps semble s’être arrêté dans cette vallée, pour mon plus grand bonheur ! Je tente une petite pause café dans le seul bistro que je trouve, mais comme il n’y a plus d’électricité je ne prendrai qu’un soda tiède !

 

 

 

L’arrivée à Librazhd est assez rude, cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas retrouvé dans une vraie ville et c’est un peu le choc de la civilisation ! Il y a du trafic, du bruit, des fumées de pots d’échappements… Un bonheur ! La route qui mène au lac Ohrid est en fait une nationale très empruntée et touristique… Il faudra faire avec.

Au sommet du col qui surplombe le lac, je fais la rencontre d’une famille lybienne en vacances dans la région. Super sympa, on parle moto et ils me demandent si ils peuvent prendre la pause avec elle. On se lance donc dans une séance photo où tout le monde, du bébé au grand-père, monte sur ma bécane et prend un air de Steve McQueen ! Ils me remercient chaudement pour ce moment insolite et nous reprenons nos routes respectives.

 

 

 

Le lac Ohrid est le plus profond des Balkans et un des plus vieux au monde, on pourrait donc s’imaginer quelque chose d’incroyable… Mais ce n’est pas si magique que ça, il y a bien quelques jolis villages mais la plupart sont moches et peu entretenus ce qui nuit forcément au tourisme. Comme l’orage menace je ne m’attarde pas et trouve un camping à la frontière macédonienne. Une douche et un repas chaud, ce ne sera pas un luxe pour un samedi soir !

Cela fait 15 jours que je roule et les pneus accusent 4500 kms de bons et loyaux services. J’en suis absolument satisfait sur le plan dynamique, mais l’usure de l’arrière m’inquiète un peu et je ne suis pas sûr qu’il fasse le double… Je vais donc raccourcir quelques étapes pour éviter de me retrouver sur la corde !

Comme prévu, un énorme orage éclate et me force à rester coincé dans ma tente toute la soirée… C’est l’occasion de faire le point sur les cartes et revoir l’itinéraire.

Le lendemain je mets un certain temps à repartir… La faute à une petite grasse mat’ et à quelques besoins logistique. Je profite d’être à Pogradec pour m’occuper de la moto. Essence, pression, je vérifie les niveaux… RAS. Il me faut aussi faire quelques courses, changer mes Leks albanais pour des Denars macédoniens… Dur la vie de voyageur !

J’emprunte la route du parc national de Galicica, qui promet un panorama parfait sur les lacs Ohrid et Prespa, mais c’est un peu décevant… Hormis leur taille, ces lacs n’ont rien d’exceptionnel et les paysages du parc ne m’ont pas transcendé non plus… Quand je pense au Monténégro, le Lovcen, Virpazar… C’est d’un autre niveau…

 

 

 

 

J’enchaine les kilomètres, la Macédoine est un pays montagneux mais finalement les paysages que je vois sont plutôt banals et ennuyeux… Comme il n’y a rien à voir de particulier, j’enchaine les bornes sans trop me retourner et ça faisait longtemps que je n’avais pas fait d’étape aussi longue sur la carte !

La prudence est mise, le macédonien moyen n’est pas fiable sur la route et le bitume est ici extrêmement glissant… En plus c’est la saison des vendanges et les tracteurs tapissent copieusement le goudron de raisin… C’est un peu Holiday On Ice à chaque dépassement !

Au terme d’une longue journée de roulage, j’arrive sur les rives du lac Dojran et c’est à nouveau la déception… Je pensais trouver quelque chose de sauvage, un coin sympa pour bivouaquer… En fait le lac n’a rien d’exceptionnel, ça ressemble à un gros marais avec plein de restaurants et d’hôtels pour touristes… Si on aime la pêche il parait que c’est une super destination, mais ce n’est pas mon cas !

 

 

 

 

Il n’y a nulle part pour camper « en sauvage », pas même un camping… Et il est un peu tard pour explorer une autre région de Macédoine. Alors je me trouve un chambre dans un hôtel plutôt classe pour… 15€ !! Piscine, restaurant, tout le confort moderne… Pourquoi se priver ?! En plus un énorme orage éclate encore dans la nuit, je serai reparti trempé au petit matin alors que là j’ai dormi comme un bébé. En plus le patron était super sympa, on ne se comprenait pas vraiment mais il a tenu à m’offrir une bouteille de vin de sa cave personnelle avant que je parte. Quel patron d’hôtel ferait ça en France ?!

 

 

 

 

Je trace ensuite plein nord pour traverser tout le pays et rejoindre la Serbie… Sur le rythme de la veille, les kilomètres défilent mais je ne me retourne pas sur mon passage… Strumica, Berovo, Delcevo… La route n’est pas inintéressante, avec notamment pas mal de virages, mais les paysages ne retiennent pas mon attention.

Je m’arrête dans un hôtel-restaurant pour manger un morceau, un truc assez luxueux et immense avec des dizaines de tables, un parking gigantesque… Mais vide ! Je me demande bien comment un établissement comme ça peut tourner, surtout que la région ne parait pas très touristique… En tout cas le patron est hyper chaleureux et parle quelques mots de français ! On échange un peu en attendant mon plat, il me parle de son beau pays, tente de me raconter quelques blagues… Si visuellement le pays ne me provoque pas de frissons je peux quand même dire que toutes les personnes que je rencontre ici sont incroyablement sympathique !

Devant une telle carte il me faudra aussi son aide… Ça ne serait pas pire en chinois !

 

 

 

 

Je remarque un petit raccourci sur ma carte, pour rejoindre la frontière serbe… Ça traverse les montagnes, peut-être même par la piste… De quoi animer une journée de route un peu « molle » !

Une fois sur place je me rends compte que c’est privé… Je suis à l’entrée d’un complexe industriel énorme (je saurais après coup que s’était des mines) avec une barrière et un garde armé… Il n’a pas l’air d’attendre de touristes mais je tente ma chance sans me démonter. Je lui explique que je veux passer de l’autre côté de la montagne par la piste, il hésite, passe quelques coups de fils… Il me fait comprendre que normalement c’est « niet » mais là il n’y a personne, pas de témoin, alors si je ne me fais pas remarquer je peux passer !

Franchement, ça valait la peine de demander… La piste est superbe ! Ce n’est pas forcément facile de se repérer et de naviguer (ma carte est vraiment imprécise), c’est parfois un peu technique… Mais je suis tellement content de sortir de la monotonie du bitume ! La vue au sommet vaut aussi le coup d’oeil… Ce garde m’a fait une fleur en me laissant passer et je me sens un peu privilégié d’être là… A mon avis il n’y a pas beaucoup de trails qui sont passés par ici !

 

 

 

Sur le versant nord je tombe sur autre mine… Apparemment les gardes sont au courant de mon passage et ils contrôlent mon identité, mon chargement… Au cas où j’aurai voulu piquer un peu de minerai sur ma moto !

Comme c’est la fin du service tous les mineurs viennent jeter un coup d’oeil à la moto, je suis un peu l’attraction de la fin de journée !

J’arrive enfin à Kriva Palanka (frontière serbe) où je peux visiter le monastère d’Osogovo, apparemment l’un des plus beaux du pays. L’endroit est sympa mais pas exceptionnel non plus et cela résume bien la Macédoine pour moi. On ne peut pas dire que ce soit moche mais malheureusement ce n’est pas non plus très intéressant… Le monastère mérite bien 10 minutes de visite mais ça ne casse pas trois pattes à un canard, comme dirai l’autre.

 

 

J’hésite à quitter la Macédoine, la frontière serbe n’est qu’à 60 kilomètres (via un détour par la Bulgarie) mais le temps ne m’inspire pas du tout… Les orages de fin de journée sont rituels dans ce pays ! Un petit motel tout neuf, pas cher et confortable me tend les bras… Je fais le choix de la sagesse et de l’expérience qui sera entièrement justifié vu l’orage qui éclate dans la soirée ! Trombes d’eau, éclair, tonnerre… L’électricité et internet ne fait que sauter, heureusement que je n’ai pas dormi dans ma tente car j’aurai dégusté !

C’est aussi l’occasion de faire le point sur les Wild et les mesures que j’ai pris dans l’après-midi. Ceux-ci viennent de passer les 5000 kilomètres et il faut faire le bilan !

Finalement l’usure ralentit progressivement… Vu ses débuts j’aurai pu craindre une évolution exponentielle de cette usure mais c’est plutôt l’inverse qui se produit. L’avant ne semble presque pas touché par les kilomètres avec à peine 20% d’usure !!! L’arrière est toujours aussi plat, mais après mesure et calcule il reste encore près de 50% de la gomme sur la bande de roulement… De quoi me rassurer alors que j’entame la route du retour !

Mention très bien pour le comportement routier, les routes macédoniennes sont tellement lissées par les années qu’on dirait du parquet et pourtant je n’ai pas eu à me plaindre de glisse importante ! Ou alors dans les traces de raisins, mais là est ce que l’on peut en vouloir aux pneus ?!

En tout-terrain cela se passe bien aussi, même si je sens que l’arrière n’est plus aussi « accrocheur » qu’avant… Il faut dire que pour les besoins du test j’accélère parfois plus que de raison, et le poids des kilomètres se fait sentir. Ceci dit ce n’est pas gênant, mais il est bon de savoir qu’à partir de 5000 kms ses performances commencent à décliner.

Les pneus s’étaient dégonflés de manière significative quand j’ai contrôlé la pression avant de quitter l’Albanie (-0.5 bars), il faudra faire attention à ça et voir si ça devient régulier.

Une dernière nuit et demain se sera fini de l’étape macédonienne… La Serbie me tend les bras !

 

 

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