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Michelin Anakee Wild – Test Longue Distance – Wild Balkans Tour 9

Mon périple dans les Balkans est proche de la fin et cela commence à sentir le sapin pour les Michelin Anakee Wild… 6000 kms de bons et loyaux services et il reste encore à traverser la Bosnie, la Slovénie, les Alpes… Vont-ils tenir jusqu’au bout ? En tout cas il le faut, car j’aurai besoin d’eux pour me sortir de ces dernières étapes « aventureuses »… Au cœur des forêts bosniennes !

Ce fût une nuit glaciale dans le parc des monts Tara, l’herbe autour de la tente est givrée et j’avoue ne pas avoir beaucoup dormi… Le seul point positif c’est qu’aucun ours n’a essayé d’ouvrir la tente ! Mon premier objectif de la journée sera donc de trouver un bistro pour me réchauffer autour d’un café. Sur place je discute avec deux locaux sympas qui débarquent avec leurs enduros, ils roulent aussi en trail et on prend le temps de discuter bécane. Puis vient le moment de passer la frontière avec la Bosnie et là c’est la boulette…

Au lieu de tendre ma carte d’identité, je me trompe et leur donne mon passeport… Celui avec le tampon de mon entrée au Kosovo il y a quelques jours… Les Serbes ne reconnaissent toujours pas cet état comme indépendant, les relations sont toujours très tendues et j’ai donc droit à un interrogatoire en bonne et dû forme… « Et comment ? Et pourquoi ? Qu’est ce que je cache ? »… Ils n’ont rien à me reprocher mais ils me font quand même poireauter une heure en plein soleil pour le seul motif qu’il n’aime pas l’itinéraire de mon voyage… Sympa les mecs ! Ça me servira de leçon: ne plus jamais donner son passeport si ce n’est pas nécessaire !

Je finis malgré tout par franchir cette foutue frontière et enfin rentrer en Bosnie. Ma première étape sera Srebrenica et son mémorial, un lieu malheureusement incontournable pour ceux qui (comme moi) s’intéresse à l’Histoire européenne et celle d’ex-Yougoslavie.

Plus de 8000 hommes (et adolescents) furent exécutés ici dans le cadre d’une « épuration raciale » perpétrée par l’armée des serbes de Bosnie, commandée par le général Mladic. Ce génocide, considéré comme le plus important massacre depuis la Seconde Guerre Mondiale, représente pour moi le pire de cette folie nationaliste qui bouleversa la région dans les années 90. Une bonne piqure de rappel alors que nous vivons une époque marquée par la montée en puissance des communautarismes…

La visite est aussi rapide qu’elle est bouleversante, je suis seul à me recueillir dans le mémorial et l’ambiance est pesante…

 

 

Outre l’aspect historique et culturelle, la Bosnie a beaucoup à offrir aux touristes motards. Le pays est essentiellement montagneux et l’on alterne entre petites routes viroleuses et villages agricoles typiques… C’est extrêmement calme et apaisant !

Je « flâne » jusqu’à Olovo puis prends la direction de Zavidovici en passant par les sublimes gorges de la Krivaja. Il n’y a pas de panorama particulier mais c’est très beau, un parfait condensé de ce que peut offrir la Bosnie… Une petite route pleine de virages en montagne, au cœur d’une nature préservée et qui longe de paisible cours d’eau… Je pourrai passer des heures sur ces routes !

 

 

 

Mon seul regret est une erreur sur mon itinéraire, je comptais prendre une petite piste dans l’après-midi et sans le vouloir j’ai raccourci le parcours ! Tant pis pour moi… Ça sera pour une prochaine fois !

J’arrive à Kamenica pour bivouaquer, mais comme le camping sauvage est compliqué en Bosnie (mines anti-personnel) il vaut mieux renoncer à camper dans les bois. Je plante donc ma tente dans un lieu sûr et fréquenté… Un jardin d’enfant !

 

 

 

 

Les Wild comptent maintenant 6000 kms au compteur, il est temps de faire un petit bilan !

Bande de roulement :  6 mm à l’avant // 3.60 mm à l’arrière

Flanc:  6.50 mm à l’avant // 6.30 mm à l’arrière

L’usure du pneu arrière commence à devenir inquiétante (70% !) en sachant qu’il me reste encore une bonne partie de la Bosnie à traverser, puis la Slovénie et l’Italie… Il va falloir serrer les fesses et adopter une conduite souple !

Le plat est impressionnant mais finalement on ne le ressent pas à la conduite, c’est juste énervant d’avoir autant de gomme sur les flancs alors que je ne fais que tourner ! Son comportement sur route et chemin est toujours irréprochable, il n’y a qu’un manque de grip à l’arrière quand j’accélère fort dans le « mou » mais ce n’est pas si gênant que ça.

 

 

 

 

Ce matin je n’ai qu’à faire deux kilomètres pour trouver une piste forestière, au coeur du parc national Tajan. J’étais déjà passé par là il y a deux ans (Hivernale Bosnienne – Episode 3) mais la neige m’avait empêché d’atteindre le sommet et forcé à faire demi-tour… Cette fois-ci il est hors de question de rebrousser chemin !

 

 

 

 

C’est une piste facile, large et bien terrassée mais comportant son lot de pièges avec notamment de nombreux passages boueux… J’ai enfin des ornières grasses et dégueulasses pour tester les Wild !

Bon avec 70% d’usure à l’arrière il ne faut pas se faire d’illusion… Passé 6000 kms il ne faut pas vouloir sortir « plein gaz » de ces trous boueux au risque de se sortir de la piste avec armes et bagages ! Mais pour celui qui adoptera une conduite plus « posée », c’est à dire plus en accord avec la notion de voyage, il reste suffisamment de gomme pour sortir correctement la moto de ces difficultés. C’est un point positif à mettre au crédit du Wild, malgré l’usure il assure le minimum syndical ! Et heureusement, car vu la couche de gras… Avec un pneu routier type Anakee 3 j’aurai poussé la moto plus d’une fois !

Outre l’aspect technique, cette piste est vrai bijou de nature… Je suis un petit cours d’eau qui serpente dans une vallée encaissée, c’est verdoyant, sinueux, il y a une multitude de ponts en bois aux profils très photogéniques… Un bel itinéraire comme on en trouve beaucoup en Bosnie !

 

 

 

 

Toutes les bonnes choses ont une fin, y compris les petites pistes bosniennes… Je rejoins Travnik et une nationale bondée, dur retour à la réalité de la civilisation européenne ! Il est vrai que cela faisait longtemps que je n’avais traversé de régions réellement urbanisées et il va falloir m’y habituer car j’entame mon retour en Europe de l’Ouest !

Mon échappatoire contre la foule et la pollution s’appelle Babanovac, une station de ski au-dessus de Turbe avec une magnifique route à flancs de falaises. Puis je prendrai la direction de Banja Luka via un itinéraire viroleux à souhaits que je connais bien… La Bosnie c’est le plaisir de la terre ET du bitume !

 

 

 

 

Je vais faire une halte à Banja Luka, la capitale de la République Serbe de Bosnie (une des deux entités plus ou moins autonome qui composent la Bosnie), et mènerait une vie de château ! Cela fait 4 jours que je n’ai pas pris de douche, il faut que je recharge mes batteries (téléphone, ordinateur, photos…) et fasse une lessive… Alors ce soir ça sera hôtel et resto !

Ça fait bizarre de se balader en ville en « piéton », faire les boutiques, visiter les monuments… Une vie de touriste lambda en quelque sorte !

 

 

 

 

Le lendemain je dois quitter la Bosnie et quelque part c’est la fin de l’aventure avec le retour dans l’UE sur des routes plus… Conventionnelles dirons nous ! Mais ce ne sera pas sans un dernier plaisir: le parc national de Kozara.

Situé au nord-ouest de Banja Luka, il offre tout d’abord une très belle routes sinueuse qui rappelle les Cévennes… Qui se termine en piste jusqu’à la frontière croate ! Idéal pour terminer la partie bosnienne !

La route forestière est sublime, peut-être une des plus belles du pays, la forêt est profonde, majestueuse… Et le terrain propre mais parsemé d’embuches et d’embuscades ! A commencer par de belles flaques piégeuses dans lesquelles je rentre avec prudence vu ma faible hauteur de crampon à l’arrière…

 

 

 

 

Si l’arrière a bien du mal à sortir des troues d’eau sans faire de « figure artistique », l’avant lui a suffisamment de crampons pour guider efficacement… Ce qui rassure au moment de plonger dans les flaques !

L’embuscade est tendue au détour d’un virage, en fait la piste s’arrête nette… Barrée par un arbre couché et un glissement de terrain qui l’a emporté 5 mètres plus bas ! Donc impossible de passer… Il me faudra prendre un itinéraire bis sans panneau qui n’apparait pas sur ma carte… Tout au flair et à l’inspiration !

 

 

 

 

Mon « plan B » est bien moins roulant mais ce n’est pas grand chose comparé à l’Albanie et ça ne m’empêchera pas de rentrer à la maison. Je me débrouille comme un chef et sors de la forêt sans me tromper une seule fois ! Au bout du chemin il y une ferme des plus rustique où tout une famille de cochons vient à ma rencontre… J’en aurai bien pris un avec moi mais je manque de place !

 

 

 

 

Je passe rapidement la frontière et m’engage sur la morne plaine croate… Tellement soporifique que je préfère prendre l’autoroute, c’est tout aussi moche mais au moins ça va plus vite !

En 1h30 je serai en Slovénie et sauvé de l’ennui, les routes se font à nouveau viroleuses et le paysage agréable. Au nord de Brezice j’alterne entre forêts et vergers et je pourrai rouler comme ça des heures… Le camping de Podcertrtek fera mon bonheur pour la nuit. Vu les températures on sent que l’été est définitivement fini ici…

Demain je mettrai le cap sur les Alpes et quitterai définitivement les Balkans !

 

 

 

 

 

 

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